Liste des courtes émissions radio sur des sujets de société :

  1. L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?
  2. Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale
  3. Après la destruction de tout, il reste la ségrégation identitaire
  4. Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole
  5. La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé
  6. L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite

 

 

Emission radio du 18 septembre 2024Logo rcf

L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?

Il y a quelque mois, Patrick Pouyanné, Président-directeur général de TotalEnergies, devait répondre à une commission d’enquête parlementaire sur sa politique pour atteindre la neutralité carbone de l’entreprise. Je lis régulièrement des articles de presse qui accusent les groupes pétroliers et gaziers d’être les responsables principaux du réchauffement climatique, pourtant, des entreprises comme TotalEnergies brûlent très peu de pétrole eux-mêmes puisqu’ils cherchent à le vendre.
En février 2022, la Russie a commencé une guerre contre l’Ukraine et suite aux sanctions occidentales contre la Russie, la Russie réduit ses livraisons de gaz vers l’Europe. Après quelques mois, le prix du gaz en Europe a été multiplié par 6 et toutes les industries grandes consommatrices de gaz ont soit arrêté la production, soit fortement augmenté les prix de leurs produits. Ainsi, le prix des engrais azotés a été multiplié par cinq et le coût de production des céréales en agriculture conventionnelle a été multiplié par trois.

C’est la logique des marchés : les prix explosent si on réduit l’offre sans réduire la demande. Avec le prix réglementé de l’énergie, pendant environ 8 mois, le citoyen français n’a pas remarqué cette flambée des prix du gaz, car l’État a payé le surcoût de l’énergie en augmentant considérablement sa dette. Si le prix de l’énergie était resté si élevé plus longtemps, soit l’État aurait fait faillite, soit l’économie serait entrée en une récession grave. Heureusement pour nous, après quelques mois, le prix du gaz a fini par baisser en Europe parce que les Américains ont fortement augmenté leur production et leurs exportations de gaz. Sans le gaz Américain, l’Europe aurait connu une hyperinflation et une crise économique grave.

Que nous enseigne ces évènements ? Ils nous montrent qu’on ne peut pas demander aux groupes pétroliers de réduire leur production si nous ne réduisent pas en même temps notre consommation. Il faut donc en priorité que notre consommation de produits pétroliers diminue.
Cependant, réduire la dépendance aux produits pétroliers n’est pas une chose facile parce que le pétrole et le gaz sont les énergies les moins chères pour de nombreuses industries et utilisations, comme la production de béton, de verre, de céramique et de produits chimiques. Les entreprises qui veulent remplacer le pétrole ou le gaz par des énergies propres ne seront plus compétitives. De plus, nous ne savons pas encore comment entretenir tout notre réseau routier sans le bitume issu des raffineries de pétrole.
La solution la plus juste pour notre industrie est la taxe carbone à la frontière de l’Union Européenne. Cette taxe entrera en videur en 2026. Les objets entrant dans l’Union Européenne seront taxés en fonction de la quantité de gaz à effet de serre émis dans les pays exportateurs. Cela rendra les produits importés plus chers et permettra à nos entreprises d’utiliser des énergies propres.
En réalité, si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique, nous devons accepter une baisse du pouvoir d’achat dès à présent, sinon nous subirons à la fois cette baisse plus tard, quand il y aura moins de pétrole et nous subirons en plus un réchauffement climatique avec un coût d’adaptation très élevé.
Limitons donc plutôt notre train de vie dès maintenant, et investissons pour réduire la consommation d’énergies fossiles. Certes, ce n’est pas facile, car l'économie mondiale nous incite tous les jours à ne pas considérer ce qui a réellement de la valeur tout en étant gratuit, comme l'amitié, mais à dépenser notre argent pour des biens qui au fond n'ont pas de valeur.
Choisissons et soignons donc ce qui a de la valeur mais qui est gratuit : les relations humaines, la découverte de la nature, les jeux en famille et entre amis, l’ouverture aux autres. En bref, choisissons ce que Jésus nous a recommandé.

Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale

Emission radio du 3 mai 2024 Logo rcf

Emission radio sur YouTube "Une génération sacrifiée sur l'autel du PIB"

Plusieurs journaux et magazines ont récemment interviewé Jonathan Haidt, un chercheur en psychologie sociale. A partir de nombreuses données fiables, il a constaté un grand changement chez nos adolescents depuis l’année 2011 environ.
Depuis 2011, dans les pays développés, les téléphones portables de type smartphone sont arrivés en masse dans les lycées et collèges. En même temps, les réseaux sociaux se sont développés et ont attiré quasiment tous les adolescents.
Dans la plupart des pays anglo-saxons, également depuis 2011, le nombre d’automutilations graves chez les adolescentes a plus que doublé. Le taux de dépressions profondes chez les jeunes filles a triplé et chez les garçons les dépressions ont presque doublé, avec une augmentation continuelle depuis 2011. Cette augmentation ne se trouve pas être en corrélation avec l’évolution du taux de chômage, mais avec l’augmentation de l’utilisation des smartphones.
La pandémie du Covid-19, elle, n’a joué que très peu sur l’évolution du dépressions chez les jeunes de 10 à 16 ans.
Les chiffres parlent : les téléphones portables et les réseaux sociaux ont une influence dévastatrice sur le développement mental des jeunes. Et d’après les mesures de PISA, les résultats scolaires ont régulièrement baissé depuis 2010. Beaucoup de parents et d’enseignants constatent le problème, Jonathan Haidt nous en donne des chiffres solides.
Les chiffres montrent encore un autre aspect: l’influence des téléphones portables est plus dévastatrice chez les enfants de familles pauvres et chez les familles monoparentales que dans les familles aisées.
L’institut de sondage Gallup donne aussi un chiffre assez surprenant : Sur un échantillon de 17’000 étudiants, il montre que 60 % des étudiants regrettent l’existence des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram, car ils sentent que ces réseaux « ne leur font pas du bien », mais ils se sentent quand-mêmes obligés d’être sur les réseaux sociaux, parce que leurs camarades de classe y sont, et parce qu’ils n’ont pas envie d’être isolés.

Après ces constats, quelles sont les recommandations de Jonathan Haidt ?
1) Pas de smartphone avant l’âge de 14 ans. Un téléphone portable simple sans aucun accès internet suffit avant l’âge de 14 ans.
2) Pas de réseaux sociaux avant l’âge de 16 ans. Regarder des vidéos sur YouTube est acceptable, mais pas la possibilité d’ouvrir un compte sur un réseau social pour y poster textes et photos.
3) Il faudrait choisir des écoles qui interdisent les téléphones portables avant l’âge de 14 ans. Cela permet d’éviter aux jeunes de subir la pression du groupe. Toujours selon les recommandations de Jonathan Haidt, les enfants doivent avoir assez d’indépendance par rapport aux adultes pour apprendre à jouer ensemble, à résoudre des petits conflits entre eux et à se réconcilier après une dispute. La réconciliation est quasiment inexistante sur les réseaux sociaux.
4) Les jeunes devraient avoir plus de temps de jeu libre au contact du monde réel et dans la nature. Il existe certes des dangers dans la nature, mais ils sont beaucoup moins grands que ceux des réseaux sociaux !

En tant que chrétiens, nous pouvons conclure que la création de Dieu a une bonne influence sur les enfants contrairement à certaines créations humaines qui sont addictives et destructrices. Des entreprises très riches continuent à s'enrichir avec cette destruction de la santé mentale de nos jeunes!

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Après la déconstruction de tout, il reste la ségrégation identitaire

Ecouter l'émission du 8 mars 2024Logo rcf

Suite au massacres du Hamas de 1200 civils israéliens le 7 octobre 2023, nous pouvons avoir des difficultés à comprendre pourquoi tant d’étudiants de grandes universités américaines ont appelées, entre guillemets, « au génocide de Juifs », et pourquoi la présidente de l’université de Harvard ne voulait pas condamner ces appels au génocide devant une commission parlementaire. Je vais tenter d’expliquer ce qui semble incompréhensible.
Depuis 50 ans, les universités américaines ont intégré les philosophies de Michel Foucault et Jacques Dérida et ont déconstruit toutes les opposés comme vérité et mensonge, liberté et oppression, amour et haine, homme et femme, beauté et horreur, objet et sujet, et même la mort et la vie. Après avoir déconstruit tout ce qui permet de structurer les valeurs et les relations humaines, il ne leur restait plus qu’un champ de ruines. Après avoir détruit toutes les valeurs, ces universités ont construit un système matérialiste qui ne connaît que deux notions : L’identité et le pouvoir.

Ces universités ont donc divisé la société en groupes identitaires : selon des groupes raciaux et de couleur de peau, des identités de genre et des régimes alimentaires. En les combinant toutes, on trouverait plusieurs milliers d’identités. Bien sûr, l’identitarisme existe aux États Unis depuis longtemps, mais l’idéologie des universités l’a renforcé, ce qu’une étude de l’université de Californie illustre bien. Aujourd’hui, la ségrégation est plus importante dans presque toutes les grandes villes américaines qu’il y a 30 ans.3
Puisque ces universités américaines ne connaissent plus que des relations de pouvoir et de puissance, elles ont hiérarchisé les identités selon le seul critère de l’oppression. Selon cette hiérarchisation, tous les noirs, les gens de couleur, les homosexuels et les femmes sont opprimés. Si on est une femme, homosexuelle et noire, on subit trois oppressions. Cette accumulation d’oppressions est appelée « intersectionnalité ». D’après cette idéologie, la seule identité qui n’est pas opprimée parce qu’elle a le pouvoir, ce sont les hommes blancs et hétérosexuels. Ces hommes blancs seraient donc les oppresseurs de tous les autres.

Beaucoup de catégories identitaires sont arbitraires. Jusqu’en 2018, les peuples asiatiques ont été classés parmi les gens de couleur et, profitant d’une identité d’opprimés, l’accès aux universités leur été facilité. Mais parce que les étudiants d’origine asiatique avaient un très bon niveau et étaient fortement représentés dans les études supérieures, les universités ont décidé de les mettre dans la catégorie « hommes blancs » afin de rendre leur accès aux universités plus difficile. Cela a beaucoup irrité ces personnes d’origine asiatique et accélère la polarisation de la société américaine. Des étudiants asiatiques ont porté plainte contre les universités et leur plainte est devant la cour suprême.
Puisque les terroristes du Hamas sont considérés comme des gens de couleur, beaucoup d’étudiants américains les considèrent comme des opprimés, même s’ils tuent des femmes et bébés israéliens. Cela explique aussi pourquoi une présidente d’université ne voit pas de problème si ses étudiants font un appel au génocide des juifs. Les femmes et bébés tués ont ainsi reçu une identité de « blancs » et les terroristes du Hamas une identité « hommes de couleur ». C’est assez comique, puisque du point de vue racial, les juifs et arabes sont des sémites.

Pour juger les événements du 7 octobre avec davantage de discernement, il faudrait retrouver des catégories de valeurs autres que l’identité et le pouvoir. Le Dieu révélé dans la bible nous enseigne que tous les humains ont la même valeur et qu’il les aime tous. Selon le modèle de Jésus et des prophètes, les chrétiens devraient défendre tous les opprimés, sans distinction d’identité et de race. Pour les chrétiens, l’incitation au meurtre est toujours mauvaise et l’amour du prochain, quelle que soit son identité, est toujours une bonne chose, car cet amour est ancré en Dieu.

Écouter l'émission du 9 février 2024    Logo rcf

Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole

En août 2022, le président de la République a annoncé « la fin de l’abondance ». A moyen terme, le président a raison, l’Europe importe 75 % de son énergie et beaucoup de produits. Avec la baisse du pétrole disponible sur les marchés mondiaux, la richesse produite baissera, car la richesse produite dépend de l’énergie disponible. Un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, va dans le même sens : nous devrions apprendre à vivre avec moins. Cette baisse des moyens affectera tout le monde, y compris notre système de santé. Dans tous les domaines, nous devrions apprendre ce que Pierre Rabbi appelait « la sobriété heureuse ». Heureusement pour notre système de santé, il existe des pistes prometteuses pour mieux vivre dans une société plus sobre.

La dernière fois, j’ai parlé des études du Dr. Robert Lustig qui démontrent qu’une très forte baisse de consommation de sucre et de fructose réduirait considérablement toutes les maladies du métabolisme comme le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires, le foie gras, l’obésité et certains types de démences. Ces maladies incurables ont un coût considérable pour notre sécurité sociale et pourraient être évitées. La prévention de ces maladies sera indispensable pour bien vivre dans une société plus sobre.

J’ai récemment découvert une autre étude concernant l’alimentation qui permettrait de faire d’importantes économies à la sécurité sociale. De nombreux aliments transformés et repas industriels contiennent des émulsifiants. Les émulsifiants doivent empêcher les graisses et l’eau de se séparer dans les sauces, glaces, gâteaux, entre autres. Les émulsifiants sont donc des molécules qui accrochent d’un côté une molécule de graisse et de l’autre côté de l’eau, ce qui les empêche de se séparer. Si on regarde les molécules d’émulsifiants dans le détail, surtout du côté où elles accrochent la graisse, on voit une ressemblance marquante avec les détergents. Émulsifiants et détergents accrochent les molécules de graisse de la même manière et ont donc aussi des effets semblables dans nos intestins. Avec la plupart des repas industriels, nous mangeons un peu de détergents.

Cela explique pourquoi tant de personnes sont obligées de prendre continuellement des probiotiques pour entretenir leur flore intestinale. Si on est obligé de prendre des probiotiques régulièrement, c’est qu’on mange des choses qui tuent des bactéries régulièrement, car dans des intestins en bonne santé, les bactéries s’entretiennent toutes seules.

Nous savons aussi qu’un microbiote intestinal déséquilibré peut être une cause de maladies inflammatoires, la maladie de Crohn, mais probablement aussi des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression chronique. Ces maladies aussi ont un coût considérable pour la sécurité sociale.

Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus naturel est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à Timothée : Dieu nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions (1 Timothée 6:17). Plus nous nous approchons dans notre alimentation de ce que Dieu nous donne dans la nature, mieux c’est pour notre santé.

Ensuite, Paul écrit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu? (1 Corinthiens 6:19).  Être un enfant adoptif de Dieu est un privilège qui engage à bien prendre soin de son corps. Nous pourrions ainsi vivre une sobriété heureuse et faire baisser le coût de la sécurité sociale.

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La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé

Écouter l'émission du 12/01/2024 Logo rcf

Nous devons l’abondance de produits et de services à l’abondante offre d’énergie fossile. Quand le coût de l’énergie a augmenté rapidement en août 2022, le président de la République a annoncé la fin de l’abondance, puisque l’abondance est liée au faible coût et à l'abondance d’énergies fossiles. Selon un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, nous devrions apprendre à vivre avec moitié moins d’énergie jusqu’en 2050, ce qui implique avoir sensiblement moins de moyens. Mais quel expert a pensé à l’évolution de notre système de santé dans ces conditions ?

Concernant l’évolution de l’hôpital, je perçois surtout la volonté des politiques d’investir dans l’intelligence artificielle et des techniques coûteuses et énergivores. Ce n’est pas compatible avec la « fin de l’abondance », ni avec une société dont les moyens seront en baisse.

Heureusement, il existe d’autres voies et de nombreuses bonnes solutions pour notre système de santé. Il existe un potentiel immense d’amélioration de la santé par la prévention. Je ne donne ici que deux exemples, bien étudiés et chiffrés.

Depuis un siècle, le nombre d’heures d’activités physiques par jour a été divisé par cinq puisque nous avons remplacé une grande partie du travail physique par des machines et remplacé les déplacements à pied et à vélo par la voiture. Cette sédentarité est en partie responsable des nombreuses maladies cardio-vasculaires, du diabète et même de la démence. Cependant, si les Français doublaient leur activité physique, par exemple, en marchant 10’000 pas par jour, la branche santé de la Sécu ferait une économie de 8 à 12 milliards d’euros par an.1 Faire des économies d’énergie en marchant davantage et en même temps réduire les besoins du système de santé est une voie vers la société post-pétrole.Energie activite physique sucreActivité physique divisé par 8; Consommation de sucre multiplié par 40 !

Une deuxième solution de prévention part du constat que, depuis deux siècles, nous avons multiplié par 40 la consommation de sucre et de fructose. Le fructose se trouve dans quasiment tous les produits transformés et ultra-transformés. Les cellules de notre corps n’arrivent simplement pas à gérer ces grandes quantités de fructose et sont à l’origine de presque toutes les maladies du métabolisme comme l’obésité, le diabète et l’hypertension. Puisque nous n’avons pas de médicaments pour guérir ces maladies du métabolisme, les malades ont besoin de soins pendant toute leur vie. D’après des études du docteur Robert Lustig, 60 % des dépenses de santé aux États-Unis pourraient être économisées si les Américains divisaient par quatre la consommation de sucre, de fructose et éliminaient les produits ultra-transformés. En France, l’économie pour la sécurité sociale serait d’environ 30 %, étant donné que, depuis des années, la consommation de produits ultra-transformés augmente aussi chez nous.

D’autres méthodes de prévention et de changement du mode de vie, ainsi qu’une réduction de la bureaucratie du système de santé, permettrait les économies nécessaires pour conserver notre système de santé dans la société post-pétrole.

Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus sain est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci : que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et que vous n'êtes pas à vous-mêmes ? 2 Être un enfant de Dieu est un privilège qui engage, entre autres, à bien prendre soin de son corps.

 

L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite

Écouter l'émission du 15/12/2023 Logo rcf

Basé sur des données solides, un magazine économique mondialement respecté a publié un article sur le changement d’habitudes de consommation. Traduit en français, l’article s’intitule « L’économie mondiale change d’époque, elle entre dans l’ère du consommateur ermite ». Le journaliste considère cette évolution vers le consommateur ermite comme « socialement pathologique », surtout dans les pays riches.

De quel changement parle-t-on ? Chronologiquement, l’origine du changement des habitudes de consommation se trouve dans la pandémie du Covid-19, notamment dans les pays qui avaient de longs confinements répétés. Pendant les confinements, nous avons pris l’habitude de commander par internet et d’utiliser des « drives » pour récupérer les sacs de commissions sans rencontres humaines. Les services qui permettent du contact humain comme les théâtres, les clubs, les cinémas et les restaurants étaient fermés. Durant les confinements, on n’avait plus beaucoup de relations humaines en dehors de nos 4 murs. C’est cet isolement qui explique le terme « consommateur ermite ».

Deux ans après le début de l’épidémie, par exemple, la fréquentation des restaurants au Japon est de moitié plus basse qu’avant l’épidémie. Malgré avec cette baisse de fréquentation, les restaurants ne trouvent pas assez de personnels pour servir les clients parce que de moins en moins de personnes veulent travailler dans les métiers au contact avec du public. A la place des services avec du contact humain, les gens achètent plus d’appareils informatiques et d’équipements de logement.

Il y a 10 ans déjà, plusieurs chercheurs américains avaient constaté que l’individualisme augmentait parmi les étudiants. La pandémie a donc seulement accéléré une tendance existante.

Pour l’avenir de notre civilisation industrielle, ces observations posent deux problèmes majeurs :

Premièrement, pour lutter contre le réchauffement climatique et décarboner l’économie, il faudrait produire et consommer moins d’objets et s’offrir davantage de services impliquant un minimum de relations humaines. Prendre un repas ensemble, dans un restaurant ou ailleurs, nécessite moins d’énergie que de prendre le même repas chacun seul chez soi à la maison. D’une manière générale, ce qu’on fait ensemble est moins énergivore que les activités individualistes.

Deuxièmement, une société toujours plus individualiste perd sa cohésion sociale. Elle ne possède plus de but commun et produit des clans, chacun renfermé dans sa bulle sociale et cognitive. Les autres clans deviennent alors des ennemis, ce qui met la démocratie en péril.

L’essence du message chrétien peut contrer ces deux évolutions menaçant l’avenir de nos jeunes. L’enseignement et l’exemple de la vie de Jésus donnent priorités aux relations humaines, et au moyen de l’exercice du pardon, de la réconciliation et de l’amour du prochain, aide à avoir des relations apaisées. A la fin de leur vie, la plupart des personnes regrettent d’avoir donné trop d’importance aux choses matérielles et pas assez aux relations humaines. Jésus nous montre comment vivre dès aujourd’hui avec les bonnes priorités.

En donnant priorité aux relations humaines, le risque de s’enfermer dans une bulle tribale haineuse diminue aussi considérablement. C’est important pour la préservation de la démocratie.

Notes

1 - Rand Corporation ; The economic benefits of a more physically active population ; Voir aussi Dr. Jean-Luc Saladin

2 - Première lettre de Paul aux Corinthiens 6:19

3 - Institut Othering & Belonging de l'université Berkeley Californie, "Most to Least Segregated Cities" : En 2019, 80% des villes de plus de 200 000 habitants avaient une ségrégation raciale, ethnique, sociale et politique plus importante qu'en 1990. Cette ségrégation augmente la polarisation et la fracture de la société. Stephen Menendian, directeur de l'institut universitaire, conclu: "Ce pays est toujours en piteux état".

 

Liste des emissions radio sur le sujet de l'agriculture post-pétrole

  1. Lutte contre la triche sur les marchés carbone
  2. Une agriculture contre le réchauffement climatique
  3. Une agriculture sans énergies fossiles (2)
  4. Une agriculture sans énergies fossiles (1)

 

Ecouter l'émission du 13 nov 2024Logo rcf

Lutte contre la triche sur les marchés carbone

Depuis une bonne dizaine d’années, de nombreux États ont créé un marché pour encourager des entreprises à financer des projets, soit afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit afin de compenser certaines de ces émissions en les stockant dans le sol. En réalité, le bois d’un arbre contient beaucoup de carbone issu de l’atmosphère. C’est la raison pour laquelle planter une forêt peut compenser le gaz à effet de serre émis par un haut fourneau en activité.

Pour atteindre ces objectifs, la loi oblige des entreprises grandes émettrices de CO2, - tels les cimenteries ou aciéries -, de payer une entreprise tierce à soit faire de la reforestation, soit de capter le méthane émis par une décharge à ciel ouvert. Dans l’Union Européenne, ce mécanisme a pour nom Système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre et ce système fonctionne comme une bourse.

Mais ce type de mécanisme donne lieu à des dérives et des tricheries qui vont entraîner une déstabilisation de tout le système. Voici deux exemples de tricheries :

- Au Brésil, le gouvernement régionale peut promettre de faire des démarches pour protéger sa forêt vierge contre les incendies, ce qui évitera des émissions de CO2. Ce projet qui évite des émissions lui permet de vendre des certificats de carbone dans le Système d'échange de quotas d'émission. Malgré les promesses d’éviter des émissions de CO2, il est possible d’encaisser de l’argent aujourd’hui et laisser brûler la forêt 10 ans plus tard.

- Autre exemple : Une entreprise peut fort bien présenter un projet de reforestation pour capter du CO2 atmosphérique, planter des arbres, vendre des certificats de stockage de carbone, encaisser l’argent, mais sans assurer la suivi. En laissant se dégrader la forêt en cas de sécheresse une partie des arbres peut dépérir et disparaître progressivement.

Le risque de triche reste important tant qu’une grande partie des quotas d’émissions consistent en des « émissions évitées », en particulier si cela se passe dans des pays à haut niveau de corruption.

Voilà pourquoi je propose une méthode de stockage de carbone dans les sols agricoles en France notamment, ce qui éviteraient les triches de la corruption. Le taux de carbone stocké dans les sols agricoles peut être mesuré avec assez de précision en analysant des échantillons de sols. On peut faire des analyses de sols une fois par an et comparer le taux de carbones d’une année sur l’autre. Si le taux de carbone organique augmente, l’agriculteur peut être rémunéré en vendant des certificats de stockage de carbone par intermédiaire d’une entreprise qui lui offre ce service.

L’agriculture dite « de conservation des sols » permet de stocker environ une tonne de carbone par an et par ha. Il faut savoir qu’une tonne de carbone correspond à 3.4 tonnes de gaz carbonique. Si l’on se réfère au prix actuel des certificats de carbone, l’agriculteur, qui utilise les bonnes méthodes, devrait recevoir environ 240 € par an et par ha. Puisque l’Union Européenne veut augmenter le prix des certificats de stockage de carbone jusqu’en 2030, dans quelques années, les agriculteurs pourraient de ce fait recevoir jusqu’à 500 € par an et par ha, si bien sûr ils utilisent la bonne méthode de l’agriculture de conservation.

Si l’on veut augmenter le taux de carbone dans les sols, il faut arrêter de labourer les champs, récolter uniquement les grains de blé et laisser la paille sur les sols, faire des rotations de cultures et semer des engrais verts en polyculture. En reconstituant ainsi l’humus, on crée une forme d’agriculture plus résistante en cas de sécheresse avec beaucoup de vertus et peu d’inconvénients.

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des bons gestionnaires de la création que Dieu nous a confié, afin que nous la gardions en parfait état. Encourager les agriculteurs à enrichir les sols en choisissant les bon produits est une réponse à la confiance que Dieu nous accorde. L’agriculture conventionnelle dépend trop de l’énergie fossile bon marché et place une lourde hypothèque sur le dos de nos enfants. Le chrétien est appelé à aimer ses enfants et non pas à hypothéquer leur avenir !

Une agriculture sans énergies fossiles (première partie)

Ecouter l'émission du 20/10/2023 Logo rcf

Pendant l’été 2023, plusieurs agriculteurs m’ont parlé de leur façon de travailler. Ceux d’entre eux qui pratiquent une agriculture conventionnelle se sentent sous pression à cause des sécheresses à répétition et à cause de l’augmentation du prix des engrais azotés. Le coût de ces engrais dépend à 80 % du prix du gaz. L’année dernière, quand le prix du gaz a été multiplié par 6, le prix des engrais azotés a été multiplié par 5. Sans ces engrais, les rendements de l’agriculture conventionnelle sont divisés en moyenne par trois.

Les monocultures de blé et de maïs ou les bicultures blé-maïs appauvrissent les terres. Au bout de 30 ans, cet appauvrissement ne peut plus être compensé par des apports d’engrais chimiques et les rendements de ces monocultures diminuent, quelque soit la quantité d’engrais chimique utilisée. Dans l’État du Tamil Nadu en Inde, dans les années 1990, la production de feuilles de thé n’a cessé de diminuer pendant dix ans malgré l’augmentation d’intrants chimiques ; les sols étaient trop dégradés, dépourvus d’humus. Des chercheurs ont alors réintroduit des vers de terre d’une espèce commune à cette région, ont laissé sur place les résidus de la taille des théiers et les ont associés à du compost. « Le résultat fut spectaculaire. Après trois ans seulement, la production de feuilles de thé a augmenté de 35 % à 240 % ».[1]

Pour la production de céréales, environ 700 millions d’hectares sont cultivés de par le monde. La conversion de ces surfaces agricoles à une agriculture durable va nécessiter des quantités inimaginables de matière organiques. Pourtant, ces matières organiques réduiraient considérablement les besoins en engrais azotés et rendraient les plantes plus résistantes en cas de sécheresse.

Dans l’Union européenne, on cultive environ 50 millions d’hectares de céréales avec la méthode conventionnelle.[2] En supposant qu’après la moisson, on laisse la paille dans les champs, cela représenterait un tiers de la matière organique nécessaire pour une culture durable de céréales. Il manquerait alors chaque année pendant 5 à 10 ans environ 600 millions de tonnes de matière organique, et où les trouver ? Dans les villes !

Parmi les personnes qui réfléchissent à l’agriculture dans la société post-pétrole, il y a quasi-unanimité pour dire que la ville doit rendre les matières organiques à la campagne. Les céréales continueront à être produites en dehors des villes, mais en échange, les villes devraient rendre aux campagnes l’azote, le potassium et le phosphore qu’elles évacuent via les égouts. Dans plusieurs communes de Bretagne et aussi à Genève, il existe déjà des quartiers dans lesquels le produit des toilettes est composté et donné aux agriculteurs. Cette façon de reconstituer l’humus rend l’agriculture également plus résiliente face aux sécheresses à répétition, qui vont encore s’aggraver avec le réchauffement climatique. Le « tout-à-l’égout » du 20e siècle, qui mélange matières organiques et produits toxiques, est donc incompatible avec un monde aux énergies fossiles rares et coûteuses. Le problème est également partiellement d’ordre psychologique et philosophique.

Pour réaliser plus facilement cette transition de l’agriculture, les humains, et en particulier les jeunes générations, devraient être à l’aise avec leur corps, la nature et le monde agricole. Il faudrait peut-être d’abord se réconcilier avec le Créateur afin de changer notre vision de la création, de la nature, de l’agriculture et des processus biologiques de notre propre corps. Le livre "Pratiquement durable" y consacre un chapitre.

 

Une agriculture sans énergies fossiles (deuxième partie)

Ecouter l'émission du 25/04/2023 Logo rcf

Un siècle d'énergie bon marché a rendu l'agriculture très énergivore et très « économe » en main-d'œuvre. Depuis 70 ans, cette agriculture économe en main-d'œuvre a dépeuplé les zones rurales et peuplé les métropoles.

Mais si, en 2050, nous devons vivre avec 2 à 3 fois moins d’énergie afin de réduire considérablement notre contribution au réchauffement de la planète, l’agriculture va devoir changer profondément, et pas seulement à cause des sécheresses à répétition.

La production d'engrais chimiques et produits phytosanitaires est très énergivore. Quand, l’été dernier, le prix du gaz naturel a été multiplié par 6, le prix des engrais azotés a été multiplié par 5, car leur production consomme d’énormes quantités de gaz. Si la politique agricole ne change pas, sans énergies fossiles bon marché, les prix de l’alimentation vont fortement augmenter, ce qui va être difficile pour les personnes aux revenus modestes. Cela risque même de provoquer des émeutes de la faim.

Mais heureusement, il existe des solutions pratiques et durables. Plusieurs amis agriculteurs avec des grandes exploitations ont des très bons rendements, quasiment sans engrais chimiques. Ils pratiquent soit une des formes de l’agriculture biologique, soit l’agriculture de conservation. Pour remplacer les engrais chimiques énergivores, ces formes d’agriculture ont besoin de très grandes quantités de matière organique, par exemple le fumier des animaux ou des résidus de plantes comme la paille.

Mais que faire avec les 50 millions d’hectares de céréales conventionnelles de l’Union européenne ? Pour les transformer en agriculture de conservation, en plus des engrais verts, il nous faudrait 600 millions de tonnes de matière organique issues des villes. Malheureusement, les boues des stations d’épuration sont beaucoup trop polluées par des métaux lourds, des médicaments et des poussières de pneus des voitures. Aujourd’hui, les matières organiques des villes sont perdues, mais il existe d’autres solutions locales.

Plusieurs quartiers en Bretagne, à Genève et ailleurs montrent le chemin. Soit les habitations possèdent des toilettes sèches, soit le quartier possède son propre système d’assainissement biologique avec récupération de l’eau de pluie. Une coopérative d'habitants à Genève, regroupant 50 logements, a investi dans un tel système et a aussi fait un contrat avec un agriculteur. L’agriculteur apporte quelques bottes de paille 2 fois par an et récupère du compost pour ces champs, économisant ainsi des engrais chimiques. Les habitants du quartier n’ont plus besoin de payer la taxe d’assainissement et divisent la facture d’eau par 2 ou par 3. L’investissement est amorti en moins de 5 ans et devrait être intéressant pour la plupart des lotissements et immeubles d’habitation. En ville, ce type de système d’assainissement biologique peut être placé sous un parking.

En parlant des problèmes et solutions pour l’agriculture depuis des années, je rencontre souvent la même réaction : mes interlocuteurs trouvent l’idée de toilette sèche ou de système d’assainissement biologique dans le quartier « dégoûtant », même si ces systèmes ne dégagent pas d’odeurs et sont hygiéniques. Ces sentiments montrent que les humains ne sont pas à l’aise avec une partie de leur corps, contrairement à tous les autres mammifères de la planète. Les humoristes exploitent le même malaise avec une partie du corps en faisant des blagues sur la sexualité. Rien de plus facile pour faire rire leur public.

Les auteurs bibliques expliquent cette particularité humaine par leur séparation de Dieu. Adam et Eve voulaient être autonome, indépendant, autonome comme Dieu (nomos veut dire loi en grec). Ainsi, ils ont perdu leur lien spirituel avec Dieu et sont devenus mal à l’aise aussi bien avec leur nudité et qu'avec leur esprit. L’analyse des auteurs bibliques sur l’état des humains est bonne, leur proposition du remède aussi. Un chapitre du livre "Pratiquement durable" parle de ces sujets.

 

Une agriculture contre le réchauffement climatique

Ecouter l'émissions du 28/09/2023 Logo rcf

Ces dernières semaines, j’ai lu plusieurs articles extrêmement élogieux dans des grands journaux concernant de nouvelles machines, qui extraient des gaz à effet de serre de l’atmosphère et le stockent en forme liquide dans le sous-sol. Deux usines pilotes, l’une en Suisse et l’autre en Islande, sont devenues des lieux de pèlerinage pour des technophiles, qui croient que les problèmes du réchauffement climatique peuvent être résolus par la technique seule. Aucun des articles élogieux de ces machines n’a mentionné leur bilan énergétique. Mais ces usines consomment 1000 kWh d’électricité pour sortir 1 tonne de gaz carbonique de l’atmosphère [3]. Si on voulait extraire de l’atmosphère tout le CO2 que le énergies fossiles émettent, ces usines consommeraient une fois et demie l’électricité produite dans le monde aujourd’hui. C’est totalement irréaliste. J’ai parfois l’impression que ni les journalistes, ni les économistes se préoccupent de la réalité et des lois de la physique.
Pourtant, il existe d’autres solutions pour sortir le CO2 de l’atmosphère et de le remettre dans le sol. Lors de la conférence sur le climat de Paris en 2015, les gouvernements ont décidé de promouvoir une forme d’agriculture qui permet de stocker des millions de tonnes de CO2 dans le sol. En plus, cette forme d’agriculture permet d’économiser de l’énergie. L’initiative de la COP21 de Paris s’appelle 4 pour 1000, car elle permet de remettre 0.4 % de carbone dans le sol. La méthode agricole s’appelle « agriculture de conservation ». Cette technique agricole ne laboure plus et économise donc le carburant des tracteurs. Elle laisse un maximum de matière organique sur les champs. Elle récolte le blé mais laisse la paille sur les champs. La terre n’est jamais nue non plus, car après la récolte, on sème des plantes qui captent l’azote qu’on appelle « engrais vert ». En plus, ces plantes permettent d’enrichir le sol.
En utilisant cette méthode, plusieurs de mes amis agriculteurs ont de très bons rendements, mais avec très peu d’engrais chimiques. En effet, produire des engrais chimiques azotés nécessite beaucoup d’énergie, l’agriculture de conservation permet donc d’importantes économies d’énergie.

Voilà donc deux solutions pour faire quelque chose contre le réchauffement climatique, l’une très coûteuse et énergivore, l’autre quasiment gratuite avec un bilan énergétique très positif.
Pourquoi les journalistes, les politiciens et les économistes ne s’intéressent-ils pas à cette forme d’agriculture et s’émerveillent-ils devant des solutions technologiques irréalistes ? C’est difficile à comprendre, car déjà il y a 8 ans, la conférence de Paris a reconnu l’utilité de cette agriculture de conservation ! Je n’ai qu’une explication pour cet aveuglement : nos élites ont perdu le contact avec la nature, avec l’agriculture et avec la réalité physique.
Actuellement, le prix de la tonne de CO2 sur le marché européen du stockage de carbone est environ 100 € la tonne [4]. L’agriculture de conservation peut stocker jusqu’à une tonne de carbone par ha et par an, ce qui équivaut 4 tonnes de CO2. Si on permettait aux agriculteurs de participer à ce marché, ils pourraient recevoir 400€ par an et par ha pour le stockage de carbone dans le sol, ce qui financerait le coût de la conversion vers l’agriculture de conservation. Tout le monde serait gagnant : Le climat, la transition énergétique, la qualité des aliments et la qualité du sol qui résisterait mieux aux sécheresses.

D’après les textes bibliques, l’être humain a été créé par Dieu pour vivre dans un jardin pour le cultiver. Mais Caïn, le premier meurtrier, et Nimrod, le premier guerrier, ont préféré construire des villes et vivre loin de Dieu et de la nature. Si nous voulons réconcilier les grands centres urbains et la ruralité d’une manière générale, il faudrait peut-être d’abord se réconcilier avec Dieu.

Notes

[1] Daniel Nahon, Sauvons l’agriculture !, page 134

[2] Source : USDA pour 2018/2019

[3] MCC Berlin, Filtering a tonne of CO2 from the air burns a thousand kilowatt-hours of energy ; 29.10.2019

[4] https://economic-research.bnpparibas.com/html/fr-FR/prix-carbone-europeen-haut-01/03/2023,48320

 

Projet d'un écoquartier à Lunéville - Chanteheux

Moto: Confort optimal avec une empreinte environnementale et énergétique minimale

Photos du terrain en bas de page

Un groupe de plusieurs foyers souhaite créer une coopérative d'habitants dans la région de Lunéville. Dans la mesure du possible, cette coopérative d'habitants devrait poursuivre les buts des écoquartiers 2000 watts, qui ont un faible impact environnemental et consomment très peu d'énergie. Pour l'instant, cette page une collection d'idées, les discussions concernant le cahier des charges ne sont pas encore terminées.

Un des terrains disponibles de 12'000 m², à l'intérieur de l'agglomération de Lunéville, se trouve à 10 ou 15 minutes à pied d'une école maternelle, d'une école primaire, d'un Collège et Lycée, d'une boulangerie, pharmacie, d'un centre de santé et d'un supermarché. La gare SNCF, le théâtre et une école de danse se trouvent à 10 minutes à vélo, un peu moins avec un vélo électrique. Un arrêt de Bus se trouve à 5 minutes à pied.

Maison 4 famillesExemple d'une maison pour 2 ou 4 familles. Les bâtiments auront une excellente isolation thermique et phonique (contre le bruit). Les logements peuvent comprendre un ou deux étages. Salle commune intérieur 3 soubeyranSalle de fête ou salle de réunion commune avec cuisine intégrée.

Cadastre batiments posés V3Plan de l'Écoquartier "Les Chenevières" à 54300 Chanteheux, tel qu'il a été soumis à la Communauté de Communes du Lunévillois CCTLB.

Sur un de ces terrains, il y a de la place pour quatre bâtiments proposant 2 à 4 logements chacun. Ces bâtiments seront reliés par des infrastructures communes. Les bâtiments doivent respecter la norme RT2020 (chauffage < 15 kWh/m²/an). Les habitations privées seront plus petites que la moyenne française, mais elles devraient avoir accès à des infrastructures communes, dont on ne se sert que rarement : ateliers de bricolage, atelier de couture, bibliothèque, salle de fête avec cuisine, studios pour visiteurs, etc. Le quartier aura aussi un parc pour les habitants et un grand terrain de jeu pour les enfants.

À la place de garages souterrains construits en béton, nous pourrions construire un grand abri de voiture en structure bois et couvert de panneaux photovoltaïques en autoconsommation. Sous l'abri de voitures, on pourrait installer deux bornes de charge pour voitures électriques. (voir une conférence qui explique pourquoi, à moyen terme, le prix des voitures électriques va fortement augmenter).

Si un membre de la coopérative souhaitait s'essayer dans la restauration et si tous les autres membres de la coopérative d'habitants sont d'accord, une partie des infrastructures communes pourrait servir de restaurant 1 fois par mois jusqu'à 3 fois par semaine. L'idée s'inspire des personnes un peu partout en France qui reçoivent chez eux à la maison des visiteurs pour un repas payant. Puisque le but premier consiste à baisser la consommation d'énergie, cuisiner des repas pour plusieurs personnes dans un restaurant consomme moins d'énergie que de cuisiner chacun seul dans sa maison.

Jardin de la microferme du Bec HellouinJardin de la microferme du Bec Hellouin, Normandie

Idéalement, en fonction des personnes intéressées, une grande partie des terrains sera utilisée pour faire du maraichage, dont la microferme du Bec-Hellouin peut servir d'inspiration. Sous notre terrain disponible se trouve aussi une nappe phréatique avec un débit d'eau important. Même en année de sécheresse, un puits profond de 4 mètres peut fournir plus de 8m3 d'eau à l'heure en permanence.

Le terrain de maraîchage peut être acheté, loué à l'actuel propriétaire ou loué à la coopérative d'habitants. La coopérative d'habitants pourrait proposer un lieu de vente pour les maraichers s'ils le souhaitent. Les maraichers devraient travailler autonomes, mais pourraient éventuellement faire appel aux habitants de la coopérative pendant les périodes à forte intensité de travail. Nous pouvons nous inspirer d'un modèle d'une coopérative d'habitants en Suisse qui travaille avec des maraichers professionnels. Dans cette coopérative, les habitants aident au minimum 5 petites journées par an et obtiennent les légumes à un prix un peu plus avantageux par rapport aux autres clients. Ce projet comme tout le reste sera discuté et adapté par les futurs membres de la coopérative d'habitants et par les maraîchers.

Puisque l'écoquartier devrait servir de modèle pour "bien vivre avec moins" dans beaucoup de domaines, la salle de réunion et de fête peut aussi servir pour proposer des formations, inspiré par la microferme du Bec Helloin.

Concernant le financement de la coopérative d'habitants, nous nous laissons inspirer par la coopérative d'habitants AbriCoop à Toulouse, adaptée à nos besoins et moyens, et encadrée par la loi Allure de 2014.

Puisque la consommation d'énergie est à peu près proportionnelle aux dépenses en argent, les frais de fonctionnement devraient être aussi faibles que possible, avec une partie de l'énergie produite sur place. Des abonnements de fibre-optique pourraient aussi être partagés en installant un serveur pour le quartier, car le débit d'une fibre optique est largement surdimensionné pour un seul foyer.

Une autre idée concerne la gestion de l'eau, qui pourrait être optimisée pour réduire les frais de fonctionnement. Nous souhaitons aussi réaliser un système d'assainissement des eaux usées et de récupération de l'eau de pluie sur place, tel qu'il a été réalisé par une coopérative à Genève (EQUILIBRE_Soubeyran.pdfpdf765.75 Ko). La coopérative à Genève récupère l'eau de pluie et les matières organiques des habitations, qui sont utilisées dans l'agriculture après un deuxième compostage. L'agriculteur peut ainsi réduire les d'engrais chimiques. La fabrication des engrais azotés pour l'agriculture conventionnelle consomme beaucoup trop d'énergie (gaz naturel). Le système d'assainissement permet aussi de diviser la facture d'eau des habitants par deux ou trois. Notre Communauté de Communes a aussi manifesté un intérêt pour ce système d'assainissement. Le système a été conçu par l'École Polytechnique de Lausanne.

Bilan carbone théorique du projet

Par simple curiosité et sans influence sur le projet définitif, le bilan carbone du mode de vie d'un tel quartier a été simulé sur le site de l'ADEME. Nous avons fait les suppositions suivantes :

  • Mobilité : 1 voiture électrique de type Zoé par foyer (8 voitures pour 8 foyers). Chaque personne parcourt 5000 km en voiture par an en moyenne. Si une personne ne fait que 1000 km, une autre peut en faire 9000 km. Les voitures sont chargées le jour par les panneaux solaires du quartier afin d'éviter les pertes dû au stockage de l'électricité dans un système hydroélectrique. Voyages en train : 2000 km par an.
  • 1 vélo électrique par personne. Chaque personne parcourt 800 km par an.
  • Alimentation de saison et locale avec peu de viande.
  • Consommation : Très peu de déchets et très peu d'achats d'appareils et équipements. Les équipements et machines de très grande qualité sont achetés par la coopérative. Compostage des déchets organiques.
  • Résultat : 1,8 tonne de CO2 par an et par personne, mais sans tenir compte des services publics (1,6 t / an). Ce mode de vie peut être considéré comme durable si l'État, lui aussi, fait un effort. En plus, le mix énergétique des pays exportateurs vers la France doit davantage être décarboné pour arriver à 2 t de CO2, services publics compris.
  • Comparaison : En moyenne, un Français émet 9 tonnes de CO2 par an (INSEE), un Allemand 11 t, un Suisse 12 t, un Américain 15 t, un Africain hors Afrique du Sud 1,5 t (statistica).

Puisque l'empreinte carbone et l'énergie consommée sont en corrélation avec le coût de la vie, ce mode de vie convient aussi à des personnes avec des faibles revenus.

Nous commencerons à travailler concrètement sur le cahier des charges de ce projet dès que 8 foyers ont manifesté leur intérêt. Nous cherchons donc des personnes intéressées par ce type de coopérative d'habitants poursuivant les buts des écoquartiers 2000 watts. Curieux ou intéressés, vous pouvez nous écrire par le menu Contact de ce site internet.

Terrain vue vers l'est automneVue vers l'est d'une partie du terrain. Ce terrain de 5000 m² pourrait être étendu à 7800 m² en achetant une parcelle voisine. Sur ce terrain, les bâtiments ne peuvent avoir que 2 niveaux.

Terrain vue vers le sud Vue vers le sud d'une partie du terrain

Un chemin communal sépare les deux terrains de 5000 m² et de 4000 m².Un chemin communal sépare les deux terrains de 7800 m² et de 4000 m².

Article paru dans l'Est Républicain sur ce projet: ER_quartier_2000-watts_luneville-21-jan-2023pdf467.90 Ko

Article paru dans l'Est Républicain le 15 octobre 2022 : Conférence sur les limites de la croissance verte au château de Lunéville et projet d'écoquartierjpg459.35 Ko

Article paru dans l'Est Républicain le 9 août 2022: Ecoquartier 2000 watts à Lunéville ou Chanteheuxjpg516.93 Ko

 

 

Émissions et conférences sur l'Intelligence Artificielle (IA)

  1. Conférence sur l'Intelligence Artificielle et Humaine (IA) (YouTube)
  2. Conférence sur l'IA et les risques du transhumanisme pour la démocratie, dignité et liberté humaine (YouTube)
  3. Chat-GPT, une formidable avancée technique ou la fin de l’humanité ?
  4. Intelligence artificielle et l’absence de notion de vérité

Intelligence artificielle et l’absence de notion de vérité

Écouter l'émission du 17 novembre 2023 Logo rcf

Depuis avril 2023, j’ai lu et entendu plusieurs fois que l’Intelligence Artificielle n’a pas de contact avec la vérité, mais personne n’a expliqué d’où vient cette absence de la notion de vérité. Cette absence d’explications vient peut-être de la gène ressentie quand on parle de la vérité dans la culture postmoderne, puisque du point de vue philosophique, notre culture ne produit que des déconstructions et ne construit plus rien.

Pour commencer, il faut comparer la manière d’apprendre d’une machine et celle d’un humain. L’humain possède un corps avec une multitude de capteurs lui permettant de vivre dans une réalité physique complexe. Si une maman dit à son enfant « ne touche pas la casserole, elle est chaude », l’enfant peut avoir une expérience physique de la chaleur et faire un lien entre les mots de sa maman et la réalité physique.Bebe chaise hauteEnfant observe l'effet de la loi de la gravité. Et pourquoi les bébés de 9 à 18 mois, assis sur leurs chaises hautes, laissent régulièrement tomber leurs cuillères ? Le bébé apprend ainsi que le monde physique fonctionne d’une manière régulière et prévisible. Voir une cuillère monter au plafond tout seul serait une expérience extrêmement dé-sécurisante, par contre, la régularité de la loi de la gravité est rassurante. La notion de gravité vient d’une expérience aux multiples facettes et cesse d’être un simple mot.

Pour l’intelligence artificielle, la gravité est un mot, suivi ou précédé par d’autres mots, dont l’occurrence est plus ou moins probable. L’intelligence artificielle ne distingue pas entre la  loi de la gravité   et   la gravité d’une maladie. Pour cette intelligence, il est uniquement plus probable que le mot « loi » précède le mot de gravité et que le mot « maladie » lui succède. L’intelligence artificielle calcule la probabilité des séquences de mots en analysant tous les textes de l’internet. Contrairement aux humains qui ont une vraie expérience de la loi de la gravité et de la gravité de situations, l’intelligence des ordinateurs ne comprend rien.

Puisque l’intelligence artificielle n’a aucune expérience de la réalité, elle produit des phrases plus ou moins probables sans remarquer que certaines de ses phrases sont considérées comme des « hallucinations ». Seuls les humains sont capables de distinguer entre réalité et hallucination, parce qu’ils ont un corps qui leur donne d’innombrables informations sur la réalité et qu’ils ont un esprit pour les analyser. Cette expérience de la réalité permet donc de vérifier chaque affirmation en la comparant à la réalité.

Les transhumanistes, qui font l’éloge illimité de l’intelligence des ordinateurs, ont une philosophie qui réduit les humains à des machines biologiques programmables et ils réduisent en même temps la vérité à une convention sociale. Les transhumanistes défendent toutes les nouvelles technologies qui rendent les jeunes de plus en plus dépendants des réalités virtuelles, par exemple à travers les téléphones portables et les réseaux sociaux. En réduisant autant que possible l’expérience de la réalité physique et de la nature, les humains finiront, espèrent-ils, par s’identifier eux-mêmes à une machine biologique programmable dont le but principal est la consommation d’objets et de services.Nature foret ciel

Il me paraît donc important que les chrétiens comprennent les enjeux philosophiques de l’intelligence artificielle. Il faudrait donner à nos jeunes une large expérience de la diversité et la beauté de la nature et l’envie de l’explorer avec d’autres humains. C’est d’autant plus nécessaire que certains types d’intelligence artificielle deviendront des usines à mensonges ou fake news qui seront difficiles à identifier comme tels.

Une bonne expérience de la réalité, de la nature, de la vie en groupe ou en famille avec des relations de confiance sont nécessaires pour ne pas se laisser tromper par tout ce que produira l’intelligence artificielle. Rechercher et pratiquer l’enseignement et l’exemple de Jésus-Christ nous encourage à remettre la priorité sur la relation avec la création, les humains et avec Dieu. C’est la meilleure façon de résister aux fausses promesses des transhumanistes et leur éloge des ordinateurs et des data-centers.

 

Chat-GPT, une formidable avancée technique ou la fin de l’humanité ?

Écouter l'émission du 23 mai 2023 Logo rcf

Depuis trois mois, les médias parlent souvent de l’intelligence artificielle et en particulier d’un système qui est capable de mener des conversations avec les humains. Ce système s’appelle chat-GPT. Je l’ai testé et les textes produits par le système sont impressionnants.

Sur une chaîne d’information française, un ancien ministre et d’autres personnalités ont récemment fait l’éloge de cette révolution technologique. D’après ces personnalités, cette intelligence artificielle va totalement bouleverser nos sociétés et notre façon de travailler. Elle va fortement augmenter la productivité de certains métiers et détruire au passage des millions d’emplois.Electricity use Datacenters Andrea 2020Le scénario optimiste suppose que la miniaturisation des circuits électroniques continue au-delà de 2030. Sachant que, déjà en 2023, les plus petites structures ne consistent que de 8 atomes, le scénario optimiste est peu probable.

J’ai fait quelques recherches, en particulier concernant ses besoins en énergie.

Si on pose des questions générales au système, les réponses sont pertinentes et justes. Si on pose des questions sur des sujets controversés, la machine produit des réponses typiques du « politiquement correct » de la Californie. La machine a, par exemple, censuré une chanson d’un célèbre chansonnier suisse qui se trouve sur YouTube en 4 versions différentes. Cette chanson censurée, le compositeur l’a créé pendant des vacances en Tunisie en 1966. Elle parle d’un jeune berger qui tombe amoureux d’une fille d’un riche marchand de chameaux. Le berger n’a pas assez d’argent pour payer la dot et choisit finalement une fille moins riche. Cette chanson est politiquement incorrecte parce qu’elle montre un aspect pas positif de la culture islamique.

La question sur l’origine du commerce d’esclaves dans le monde islamique a aussi produit une réponse politiquement correcte, mais factuellement trompeur. Pourtant, la réponse juste se trouve, entre autres, dans un livre très documenté sur l’histoire de l’église d’Égypte (The history of the church of Egypt). Le livre a été publié en 1850 et est gratuitement disponible sur internet. ChatGPT-4 connait bien sûr la bonne réponse, mais les filtres les ont écartées. Celui qui maitrisera ces technologies maitrisera de plus en plus les discours.

Concernant la consommation d’énergie, il faut connaître quelques détails techniques. Pour obtenir ses résultats, une machine simule un réseau de 2 milliards de neurones artificiels avec 1500 milliards de paramètres. Pour les faire fonctionner, la machine utilise plus que 100’000 processeurs graphiques très performants. J’ai alors calculé la consommation d’énergie si, à l’avenir, toutes les recherches internet se faisaient avec des machines comme le GPT-4. Les centres de calcul de cette intelligence artificielle consommeront alors l’électricité produite par 3 centrales nucléaires. Cela fait beaucoup d'énergie pour une seule application.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de nos enfants ?

Premièrement, le potentiel de manipulation est tout aussi impressionnant que les performances techniques. Puisque notre civilisation a déconstruit la notion de vérité depuis 40 ans, ces machines vont achever la déconstruction de la vérité et de la réalité, ce qui est une des caractéristiques des gouvernements totalitaires.

Deuxièmement, dans le domaine de l’informatique et de l’internet, toutes les nouvelles technologies augmentent considérablement les besoins en énergie. Or, pour limiter le réchauffement climatique, nous devrions considérablement diminuer la consommation d’énergie, non pas l’augmenter. Dans les prochaines 30 années, nous devrions diviser notre consommation d’énergie par 2.5, et ne pas faire la promotion de nouvelles technologies très énergivores. La planète évolue actuellement vers un réchauffement climatique entre 3° et 4°C à l’horizon de 2100, ce qui rendrait une partie très peuplée de la planète invivable pendant plusieurs mois par an. Si nous aimons nos petits-enfants, nous devrions réviser nos priorités et refuser les nouvelles technologies énergivores, qui sont en plus un danger pour le débat démocratique raisonnable. Plus que jamais, nous avons besoin d’une culture de la vérité qui s’oppose à notre culture de puissance et de la manipulation par les technologies.

 

Contenu de cette page:

1. Culture de débat démocratique pour réussir le changement

2. Intelligence collective

3. Les limites d'un gouvernement jupitérien

Cette page propose une introduction à la démocratie semi-directe. En France, elle était promue en 1793 par Nicolas de Condorcet, mathématicien et secrétaire de l’Assemblée nationale législative. Cette forme de la démocratie est mise en pratique dans les cantons suisses depuis le XIVe siècle et dans la fédération helvétique depuis 1850 (initiative citoyenne depuis 1891).

"Jamais il n’a existé de constitution où l’égalité ait été si entière, où le peuple ait conservé ses droits dans une si grande étendue ; […] elle fait exercer par le peuple même des droits qu’on avait crus jusqu’ici devoir être délégués, elle fait de tous les républicains de France autant de législateurs actifs votant individuellement la loi ou la révocation de la loi. C’est la Constitution la plus démocratique qui puisse être donnée à une grande nation". Frank Alengry; Condorcet, guide de la Révolution française; Slatkine Reprints, Genève, 1971

« Le souverain, n’ayant d’autre force que la puissance législative, n’agit que par des lois ; et les lois n’étant que des actes authentiques de la volonté générale, le souverain ne saurait agir que quand le peuple est assemblé. Le peuple assemblé, dira-t-on, quelle chimère ! C’est une chimère aujourd’hui ; mais ce n’en était pas une il y a deux mille ans. Les hommes ont-ils changé de nature ? » Jean-Jacques Rousseau; Du Contrat social, Livre III, Chapitre XII

Culture de débat démocratique pour réussir le changement

De nombreuses publications  montrent comment une démocratie peut mourir, par exemple Steven Levitsky & Daniel Ziblatt dans "How Democracies Die". Réduire le PIB pour atteindre la neutralité carbone ne se fera pas contre l'avis du peuple sans crises graves. Soit le PIB sera réduit sans perte de qualité de vie par des moyens démocratiques, soit le PIB se réduira par des crises graves, contre l'avis de tous. Le PIB peut être réduit comme dans les quartiers 2000 watts, ou par une guerre civile comme en Syrie, ou suite à un réchauffement climatique de 3° à 4°C. Un tel réchauffement climatique se réalise si nous consommons toutes les énergies fossiles exploitables et si les énergies renouvelables ne servent qu'à compenser la baisse de production du pétrole et du gaz dû à l'épuisement des réserves. Réussir la neutralité carbone dans une démocratie sans perte de qualité de vie est donc un défi non négligeable.

Les publicités sur tous les médias nous rappellent 20 fois par jour que nous sommes des consommateurs. En France, une fois tous les deux ans, une élection nous rappelle que nous sommes aussi des citoyens. Il est urgent de changer ce rapport 1 sur 10 000 si nous voulons réussir la transition vers la société poste-pétrole ensemble. La démocratie a besoin de citoyens qui participent et qui s’engagent. La mentalité individualiste consumériste et râleuse ne produit pas de démocratie durable, elle favorise les démagogues.

En France, la Convention Citoyenne a montré que des simples citoyens peuvent comprendre des données complexes et faire des propositions concrètes pour réduire l'impact des humains sur l'environnement et le climat. Cependant, il n'est pas recommandé de proposer un référendum au sujet des 149 points de cette convention. Les humains ne sont pas capables de raisonnablement débattre tous les arguments pour et contre 149 points différents lors d'un seul référendum. Il faudrait en organiser 5 référendums différents et regrouper les propositions par thèmes. Chaque point de chaque référendum devrait d'abord être débattu au parlement et un résumé des arguments majoritaires au parlement devrait être envoyé aux électeurs, au même temps que les arguments de la convention citoyenne et du gouvernement. Ainsi, chaque électeur pourrait étudier les trois argumentaires avant d'aller voter.

En Suisse, les citoyens de plusieurs villes ont voté pour mettre en place la société de 2000 watts. En 2017, les Suisses ont aussi voté pour une nouvelle "loi énergie" qui exige, entre autres, des économies d'énergie de 43% jusqu'en 2035 pour l'ensemble du pays. Ces exemples montrent que la population est prête à accepter des changements importants si elle est consultée ou si l'initiative vient d'elle-même. Par contre, des changements imposés par une hiérarchie distante et méprisante sont souvent combattus, par exemple par des gilets jaunes. Si la "démocratie directe" était déplacée de la rue vers les urnes, les manifestations violentes ne seraient plus récompensées.

Landsgemeinde Glarus 2006 1Débat public et votations pour les lois, le budget et les dépenses du Canton de Glarus. Chaque citoyen peut demander la parole et contribuer au débat. Une tradition vieille de 7 siècles Dans l'histoire de l'humanité, aucune démocratie n'a duré plus de 300 ans avant de retomber dans la tyrannie. Sans l'aide des États-Unis et d'autres pays extérieurs à l'Europe, les démocraties européennes auraient disparu il y a 80 ans. Aujourd'hui, la démocratie américaine est très malade.

La démocratie directe en Suisse a une longue histoire. Les communautés montagnardes de la Suisse centrale, régies par des assemblées populaires, avaient développé dès le début du XIVe siècle des moyens de dialogue démocratique, garant de leur indépendance contre l'empire des Habsbourg autrichien. Un peu plus tard, des villes comme Lucerne et Zurich les ont imités. Aucune autre forme de démocratie n'a duré aussi longtemps.

Intelligence collective

Différents chercheurs ont montré l’importance de l’intelligence collective pour les scientifiques, par exemple Isabell Stengers dans son livre « Une autre science est possible ! ». Dans son livre "The Wisdom of Crowds" (La sagesse des foules), James Surowiecki montre les avantages de l'intelligence collective pour les entreprises, la recherche, les marchés financiers et les démocraties [1]. L'intelligence collective donne des meilleurs résultats que l'intelligence individuelle jupitérienne, si elle remplit quatre conditions :

  1. la diversité d'opinions (chacun doit avoir des informations personnelles, même s'il ne s'agit que d'une interprétation excentrique des faits connus),
  2. l'indépendance (les opinions des gens ne sont pas déterminées par les opinions de ceux qui les entourent),
  3. la décentralisation (les gens peuvent se spécialiser et s'appuyer sur les connaissances locales)
  4. l'agrégation (il existe un mécanisme pour transformer les jugements personnels en une décision collective).

La démocratie semi-directe suisse remplit ses quatre conditions. Par contre, les foules facilement manipulables par des démagogues, dont parle Gustave le Bon dans Psychologie des foules, ne remplissent aucun des quatre critères de l'intelligence collective. Ce type de foule n'est donc pas un argument contre la démocratie semi-directe.

Dans la démocratie semi-directe, toutes sortes de spécialistes participent à l’élaboration d’arguments aussi bien avec la société civile qu’avec le Parlement, parce que le plus souvent, les meilleurs arguments font gagner les votations et la paresse intellectuelle est punie dans les urnes. Certains politiciens craignent que la démocratie directe devienne une forme de "dictature des gilets jaunes". Cette crainte n'est absolument pas fondée, la Suisse est la preuve du contraire puisque la participation augmente avec le niveau des diplômes des votants. Le risque n'est pas la dictature d'une minorité, mais plutôt celle d'une majorité, un risque inhérent à la démocratie. Cependant, la démocratie suisse a surmonté ce problème, même lors des guerres de religion pendant le XVIe siècle. Si à l'intérieur d'un canton les habitants ne s'entendent pas à cause de barrières linguistiques (canton de Berne au XXe siècle) ou de différences de religion (catholiques - protestants au XVIe siècle), la population peut voter pour créer un nouveau canton. En plus, au niveau de la Fédération, chaque votation doit obtenir à la fois la majorité du vote populaire et la majorité des cantons (départements). Cette double majorité était conçue pour éviter que quelques grands centres urbains n'imposent leur volonté au reste du pays.

La démocratie directe amortie certaines critiques de la démocratie représentative. Les lobbies peuvent influencer ou acheter quelques parlementaires, il est plus difficile d’influencer 30% d'une population qui a l'habitude des débats contradictoires. Ensuite, aucun parti politique suisse n’ose raconter des mensonges pour gagner une votation comme les mensonges proférés lors du vote concernant le Brexit. Un tel parti politique menteur ne sera plus crédible pendant longtemps si les mensonges deviennent manifestes comme après le vote sur le Brexit. Avec en moyenne huit votations par an, réparties sur trois weekends, chaque parti politique souhaite être crédible à long terme. Avant chaque votation, la télévision et la radio publique organisent des débats, pendant lesquels personne n'a envie qu'on lui rappelle les mensonges précédents, dont les adversaires ne se priveraient pas.Kalkbreite initiative debatInformation et débat avant une votation de référendum au quartier 2000 watts "Kalkbreite"

Le référendum d'initiative citoyenne pourrait faire du bien à la démocratie d'un pays dans lequel un seul décide (le président de la République) et des millions exécutent et râlent. En Suisse, une critique n'a pas plus de valeur que la contre-proposition faite pour résoudre le sujet critiqué. Pendant l'épidémie de la Covid-19, les commentateurs politiques et l'opposition politique française ont critiqué tout et son contraire, le plus souvent sans faire des contre-propositions. Et si l'opposition faisait des propositions, elles venaient trop souvent après l'annonce de la décision du président. En Suisse, les râleurs entendent facilement la réponse "faits donc une initiative citoyenne" ou "qu'est-ce que vous proposez?". Même les démagogues sont obligés de faire des propositions concrètes, ce qui les met dans une position moins confortable qu'en France puisque leurs propositions peuvent être critiquées aussi.

Les limites d'un gouvernement jupitérien

Le livre montre qu'un gouvernement centralisé peut inciter les gens à construire des maisons et des bureaux mieux isolés pour économiser l'énergie. Une taxe carbone peuvent inciter les entreprises à investir dans la production d'énergie renouvelable. Le gouvernement centralisé peut également encourager la décarbonisation des processus industriels tels que la production d'acier à l'aide d'hydrogène et d'électricité. SSAB, une entreprise sidérurgique suédoise, possède une telle usine-pilote de production d'acier qui n'émet pratiquement pas de CO2. SSAB investit dans une nouvelle usine plus grande. Cependant, comme le montre un rapport de l'AIE de mai 2021, deux tiers de la réduction des émissions de CO2 doivent être effectués par des changements de comportements des citoyens. Un gouvernement démocratique possède un pouvoir limité pour imposer des mesures draconiennes à ses citoyens. Pour être démocratiquement acceptables, les choix difficiles devraient venir des citoyens éclairés. De tels choix peuvent être mis en œuvre si une majorité de citoyens les a votés par référendums. Mais pour que les citoyens votent pour des réductions d'émissions de CO2, ils ont besoin d'exemples pratiques tels que des quartiers à 2000 watts. La bureaucratie de l'état doit aussi montrer l'exemple et renoncer à un train de vie parfois bien trop somptueux et un millefeuille administratif bien trop complexe et donc trop couteux. Le but des 2000 watts devrait concerner tous.

Parfois, un Maire ou un président de région se comporte comme un « Jupiter » local, et dépense sans compter l’argent des autres pour des projets de prestige. Pour la bonne santé de la démocratie, il est donc aussi souhaitable que les dépenses élevées puissent être votées par ceux qui payent, les citoyens. Les élus deviennent automatiquement plus raisonnables s’ils risquent un revers dans les urnes pour une dépense jugée inutile ou disproportionnée. L'initiative citoyenne devrait donc pouvoir demander deux choses:

1) Exiger une votation populaire pour une loi votée par le Parlement ou pour une dépense votée par un Conseil municipal ou cantonal (départemental).

2) Proposer une loi cadre obligeant le Parlement et le conseil des ministres d'en débattre et de le proposer à un referendum.

En Suisse au niveau fédéral, les votations des initiatives citoyennes concernent des principes généraux ajoutés à la constitution. Le Parlement discute et vote ensuite les lois qui appliquent le principe général de la constitution. En France, l’initiative citoyenne ne devrait probablement pas avoir accès à la constitution, sauf si le président de la République la soutient avec une reformulation éventuelle du texte. Mais l'initiative citoyenne devrait pouvoir proposer une loi-cadre plus ou moins précise dont les détails sont discutés et votés par le Parlement.

Il est donc uniquement possible de faire des propositions de loi-cadre ou exiger un référendum pour une loi votée par le Parlement. Pour chaque référendum d’initiative citoyenne, le gouvernement peut faire une contre-proposition moins extrême et la soumettre au vote au même temps. En Suisse, il faut formuler une proposition de loi-cadre et ensuite, après vérification de la constitutionnalité de la proposition, collecter 100 000 signatures dans un délai de 18 mois. Les signatures et adresses sont vérifiées pour voir si le ou la signataire possède le droit de vote. Ce seuil de 100 000 signatures empêche environ une initiative citoyenne sur deux d’aboutir et d’être soumis au parlement et au référendum. Si le comité organisateur de l’initiative citoyenne a respecté les délais et le nombre de signatures, la proposition de loi doit être soumise au référendum, même si le gouvernement et le Parlement sont contre. Mais le gouvernement et le Parlement peuvent faire une contre-proposition moins extrême et la soumettre aussi au vote. En France, si le nombre de signatures était proportionel au nombre d'habitants, pour être comparable à la Suisse, le seuil d'une initiative citoyenne devrait être de 800 000.

Manifestation violente gilets jauneEn France, puisque la plupart des manifestations sont parasitées par une petite minorité violente, il devient extrêmement difficile de porter un message revendicatif par une manifestation, car les médias montrent surtout la petite minorité violente. C'est une raison de plus pour déplacer la démocratie directe depuis la rue vers les bureaux de vote en réduisant le seuil des 4 millions de signatures pour un referendum à 800 000 (les Français sont 8 fois plus nombreux que les Suisses) et le nombre de parlementaires soutenant l'initiative de 10% à 1%. Dans les urnes, les minorités violentes sont réduites à leur vrai poids plume.

L'argumentaire de deux votations suisses, issues d’initiative citoyenne, avec les arguments pour et contre des propositions de loi, peuvent être téléchargés ici:

Votation_loi_energie_mai_2017.pdfpdf853.89 Ko

Votation_loi-aliments-equitables-sept-2018.pdfpdf612.39 Ko

Deux semaines avant chaque votation, chaque électeur reçoit ce type de cahier contentant le texte de la loi et les arguments pour et contre du gouvernement, du parlement et des initiateurs de l'initiative citoyenne. Grandir dans une telle culture du débat produit un effet pédagogique considérable dans la population. C'est l'avantage principal de cette forme de démocratie

Invité à réagir à une grande enquête par Harris Interactive, le président Macron a dit: « C’est une nation raisonnable, un peuple lucide qui se dévoile, ... un peuple lucide sur les difficultés auxquelles fait face le pays », lucide « sur les transformations à mener pour relever ces défis. ... Lucidité sur le fait que la lutte contre le dérèglement climatique passe non seulement par une action des pouvoirs publics, mais par des changements progressifs d’habitudes auxquels, là encore, les Français sont prêts »[2]. Un peuple raisonnable, lucide et prêt à changer d'habitudes devrait participer plus activement à la politique, non pas par la violence dans les rues, mais par la création d'initiatives citoyennes.

Limites de la démocratie directe en France

L’initiative citoyenne suisse ne correspond pas à ce que certains politiciens demandent pour la France. En Suisse, il n’est pas possible de révoquer un politicien ni aucune autre personne publique par référendum.

Appliquer le système de la démocratie directe de la Suisse à la France rencontre d'autres limites. En France au niveau local, les initiatives citoyennes ne devraient pas pouvoir proposer des nouvelles dépenses publiques, mais seulement soumettre des dépenses votées par le conseil communal au référendum local. Afin de permettre aux habitants d'une commune de proposer des nouvelles dépenses, il faudrait qu'au moins 75% de la population paye des impôts à la commune. Les citoyens doivent sentir les conséquences de leurs votations dans le montant des impôts à payer à la commune. Avec l'abolition des impôts locaux en France, ce retour d'information n'existe plus et le risque que la population vote pour des dépenses non finançables est trop grand.

Les trois menus donnent d’abord le texte de loi de chaque initiative citoyenne tel qu’il a été envoyé à chaque électeur et soumis au vote. Ensuite, sont développés les arguments pour et contre la proposition de loi. Habituellement, les arguments pour viennent du comité organisateur de l’initiative citoyenne, les arguments contre viennent le plus souvent du gouvernement et d’une partie du parlement. Les résumés des arguments sont aussi envoyés à chaque électeur. J’ai choisi trois votations avec trois niveaux de difficulté argumentatifs différents. En les lisant, on fera probablement le constat que les personnes n’aimant pas réfléchir n’iront pas voter, ce qui n’est pas un problème pour la démocratie et devrait rassurer le gouvernement. La participation sur des sujets complexes dépasse rarement les 35%, mais il est toujours plus difficile pour un lobby "d'acheter" un quart de la population que "d'acheter" quelques parlementaires.

Généralement, le débat consiste à pondérer chaque argument, à donner un poids à chaque argument, plutôt que d'affirmer que les arguments des autres sont faux. Parfois, les arguments sont basés sur des données fausses et si les données sont corrigées, le poids de l'argument est considérablement diminué. Le premier débat devrait permettre de se mettre d'accord sur les données. Ensuite, dans le processus de pondération de chaque argument, on retrouve généralement la philosophie de la personne qui argumente. Grandir et vivre avec ce genre de débat pendant toute une vie rapproche les citoyens des méthodes scientifiques et réduit la part de la population qui souscrit à des théories invraisemblables de complots.

Pour sauver la démocratie, il faudrait un changement de la culture du débat. Sans ce changement, la vision terrible de la société, décrite par Denys de Béchillon, professeur de droit public, risque de devenir réalité : "Qu'on le veuille ou non, la moitié du peuple - de ce peuple qui inspire les mœurs de la planète et dont nous ne devrions pas trop croire qu'il ne nous ressemble pas - a fait de l'égoïsme son credo, du renoncement à l'intelligence son principe, de l'irresponsabilité sa règle et de l'obscénité son style" (LExpress du 16 décembre 2020). Ce site espère démontrer que ce professeur se trompe et qu'une autre issue démocratique est possible.

Depuis très longtemps, certains étudiants, issus des classes aisées, sont attirés par les idéologies totalitaires (les idéologies de l'Union Soviétique et du Maoïsme, d'Enver Hodja et de Pol Pot, et aujourd'hui des Salafistes ou du Hamas), alors que les gilets jaunes demandaient plus de démocratie en forme d'initiatives citoyennes. Au XIVe et XVe siècle, la démocratie des cantons suisses a été obtenue par le combat des paysans, non pas par les classes privilégiées des grandes villes comme Zurich. Les classes dirigeantes et privilégiées de Zurich préféraient les princes allemands aux cantons démocratiques "de petits paysans montagnards", qui sont à l'origine de la confédération helvétique. Il n'est donc pas surprenant que les personnes subissant davantage les abus de pouvoir des puissants demandent aussi davantage de démocratie directe en forme d'initiative citoyenne.


Notes

[1] ˄ James Surowiecki, The Wisdom of Crowds, page 10. L'auteur donne des exemples concrets, pertinents et dans différents domaines.

[2] ˄ Challenges, Emmanuel Macron sur l'état de la France: "Un peuple lucide se dévoile", 01/09/2021