Liste des courtes émissions radio sur des sujets de société :
- L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?
- Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale
- Après la destruction de tout, il reste la ségrégation identitaire
- Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole
- La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé
- L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite
Emission radio du 18 septembre 2024
L'industrie pétrolière : coupable idéal du réchauffement climatique ?
Il y a quelque mois, Patrick Pouyanné, Président-directeur général de TotalEnergies, devait répondre à une commission d’enquête parlementaire sur sa politique pour atteindre la neutralité carbone de l’entreprise. Je lis régulièrement des articles de presse qui accusent les groupes pétroliers et gaziers d’être les responsables principaux du réchauffement climatique, pourtant, des entreprises comme TotalEnergies brûlent très peu de pétrole eux-mêmes puisqu’ils cherchent à le vendre.
En février 2022, la Russie a commencé une guerre contre l’Ukraine et suite aux sanctions occidentales contre la Russie, la Russie réduit ses livraisons de gaz vers l’Europe. Après quelques mois, le prix du gaz en Europe a été multiplié par 6 et toutes les industries grandes consommatrices de gaz ont soit arrêté la production, soit fortement augmenté les prix de leurs produits. Ainsi, le prix des engrais azotés a été multiplié par cinq et le coût de production des céréales en agriculture conventionnelle a été multiplié par trois.
C’est la logique des marchés : les prix explosent si on réduit l’offre sans réduire la demande. Avec le prix réglementé de l’énergie, pendant environ 8 mois, le citoyen français n’a pas remarqué cette flambée des prix du gaz, car l’État a payé le surcoût de l’énergie en augmentant considérablement sa dette. Si le prix de l’énergie était resté si élevé plus longtemps, soit l’État aurait fait faillite, soit l’économie serait entrée en une récession grave. Heureusement pour nous, après quelques mois, le prix du gaz a fini par baisser en Europe parce que les Américains ont fortement augmenté leur production et leurs exportations de gaz. Sans le gaz Américain, l’Europe aurait connu une hyperinflation et une crise économique grave.
Que nous enseigne ces évènements ? Ils nous montrent qu’on ne peut pas demander aux groupes pétroliers de réduire leur production si nous ne réduisent pas en même temps notre consommation. Il faut donc en priorité que notre consommation de produits pétroliers diminue.
Cependant, réduire la dépendance aux produits pétroliers n’est pas une chose facile parce que le pétrole et le gaz sont les énergies les moins chères pour de nombreuses industries et utilisations, comme la production de béton, de verre, de céramique et de produits chimiques. Les entreprises qui veulent remplacer le pétrole ou le gaz par des énergies propres ne seront plus compétitives. De plus, nous ne savons pas encore comment entretenir tout notre réseau routier sans le bitume issu des raffineries de pétrole.
La solution la plus juste pour notre industrie est la taxe carbone à la frontière de l’Union Européenne. Cette taxe entrera en videur en 2026. Les objets entrant dans l’Union Européenne seront taxés en fonction de la quantité de gaz à effet de serre émis dans les pays exportateurs. Cela rendra les produits importés plus chers et permettra à nos entreprises d’utiliser des énergies propres.
En réalité, si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique, nous devons accepter une baisse du pouvoir d’achat dès à présent, sinon nous subirons à la fois cette baisse plus tard, quand il y aura moins de pétrole et nous subirons en plus un réchauffement climatique avec un coût d’adaptation très élevé.
Limitons donc plutôt notre train de vie dès maintenant, et investissons pour réduire la consommation d’énergies fossiles. Certes, ce n’est pas facile, car l'économie mondiale nous incite tous les jours à ne pas considérer ce qui a réellement de la valeur tout en étant gratuit, comme l'amitié, mais à dépenser notre argent pour des biens qui au fond n'ont pas de valeur.
Choisissons et soignons donc ce qui a de la valeur mais qui est gratuit : les relations humaines, la découverte de la nature, les jeux en famille et entre amis, l’ouverture aux autres. En bref, choisissons ce que Jésus nous a recommandé.
Réseaux sociaux et smartphones à l'origine d'une chute de la santé mentale
Emission radio sur YouTube "Une génération sacrifiée sur l'autel du PIB"
Plusieurs journaux et magazines ont récemment interviewé Jonathan Haidt, un chercheur en psychologie sociale. A partir de nombreuses données fiables, il a constaté un grand changement chez nos adolescents depuis l’année 2011 environ.
Depuis 2011, dans les pays développés, les téléphones portables de type smartphone sont arrivés en masse dans les lycées et collèges. En même temps, les réseaux sociaux se sont développés et ont attiré quasiment tous les adolescents.
Dans la plupart des pays anglo-saxons, également depuis 2011, le nombre d’automutilations graves chez les adolescentes a plus que doublé. Le taux de dépressions profondes chez les jeunes filles a triplé et chez les garçons les dépressions ont presque doublé, avec une augmentation continuelle depuis 2011. Cette augmentation ne se trouve pas être en corrélation avec l’évolution du taux de chômage, mais avec l’augmentation de l’utilisation des smartphones.
La pandémie du Covid-19, elle, n’a joué que très peu sur l’évolution du dépressions chez les jeunes de 10 à 16 ans.
Les chiffres parlent : les téléphones portables et les réseaux sociaux ont une influence dévastatrice sur le développement mental des jeunes. Et d’après les mesures de PISA, les résultats scolaires ont régulièrement baissé depuis 2010. Beaucoup de parents et d’enseignants constatent le problème, Jonathan Haidt nous en donne des chiffres solides.
Les chiffres montrent encore un autre aspect: l’influence des téléphones portables est plus dévastatrice chez les enfants de familles pauvres et chez les familles monoparentales que dans les familles aisées.
L’institut de sondage Gallup donne aussi un chiffre assez surprenant : Sur un échantillon de 17’000 étudiants, il montre que 60 % des étudiants regrettent l’existence des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram, car ils sentent que ces réseaux « ne leur font pas du bien », mais ils se sentent quand-mêmes obligés d’être sur les réseaux sociaux, parce que leurs camarades de classe y sont, et parce qu’ils n’ont pas envie d’être isolés.
Après ces constats, quelles sont les recommandations de Jonathan Haidt ?
1) Pas de smartphone avant l’âge de 14 ans. Un téléphone portable simple sans aucun accès internet suffit avant l’âge de 14 ans.
2) Pas de réseaux sociaux avant l’âge de 16 ans. Regarder des vidéos sur YouTube est acceptable, mais pas la possibilité d’ouvrir un compte sur un réseau social pour y poster textes et photos.
3) Il faudrait choisir des écoles qui interdisent les téléphones portables avant l’âge de 14 ans. Cela permet d’éviter aux jeunes de subir la pression du groupe. Toujours selon les recommandations de Jonathan Haidt, les enfants doivent avoir assez d’indépendance par rapport aux adultes pour apprendre à jouer ensemble, à résoudre des petits conflits entre eux et à se réconcilier après une dispute. La réconciliation est quasiment inexistante sur les réseaux sociaux.
4) Les jeunes devraient avoir plus de temps de jeu libre au contact du monde réel et dans la nature. Il existe certes des dangers dans la nature, mais ils sont beaucoup moins grands que ceux des réseaux sociaux !
En tant que chrétiens, nous pouvons conclure que la création de Dieu a une bonne influence sur les enfants contrairement à certaines créations humaines qui sont addictives et destructrices. Des entreprises très riches continuent à s'enrichir avec cette destruction de la santé mentale de nos jeunes!
Après la déconstruction de tout, il reste la ségrégation identitaire
Ecouter l'émission du 8 mars 2024
Suite au massacres du Hamas de 1200 civils israéliens le 7 octobre 2023, nous pouvons avoir des difficultés à comprendre pourquoi tant d’étudiants de grandes universités américaines ont appelées, entre guillemets, « au génocide de Juifs », et pourquoi la présidente de l’université de Harvard ne voulait pas condamner ces appels au génocide devant une commission parlementaire. Je vais tenter d’expliquer ce qui semble incompréhensible.
Depuis 50 ans, les universités américaines ont intégré les philosophies de Michel Foucault et Jacques Dérida et ont déconstruit toutes les opposés comme vérité et mensonge, liberté et oppression, amour et haine, homme et femme, beauté et horreur, objet et sujet, et même la mort et la vie. Après avoir déconstruit tout ce qui permet de structurer les valeurs et les relations humaines, il ne leur restait plus qu’un champ de ruines. Après avoir détruit toutes les valeurs, ces universités ont construit un système matérialiste qui ne connaît que deux notions : L’identité et le pouvoir.
Ces universités ont donc divisé la société en groupes identitaires : selon des groupes raciaux et de couleur de peau, des identités de genre et des régimes alimentaires. En les combinant toutes, on trouverait plusieurs milliers d’identités. Bien sûr, l’identitarisme existe aux États Unis depuis longtemps, mais l’idéologie des universités l’a renforcé, ce qu’une étude de l’université de Californie illustre bien. Aujourd’hui, la ségrégation est plus importante dans presque toutes les grandes villes américaines qu’il y a 30 ans.3
Puisque ces universités américaines ne connaissent plus que des relations de pouvoir et de puissance, elles ont hiérarchisé les identités selon le seul critère de l’oppression. Selon cette hiérarchisation, tous les noirs, les gens de couleur, les homosexuels et les femmes sont opprimés. Si on est une femme, homosexuelle et noire, on subit trois oppressions. Cette accumulation d’oppressions est appelée « intersectionnalité ». D’après cette idéologie, la seule identité qui n’est pas opprimée parce qu’elle a le pouvoir, ce sont les hommes blancs et hétérosexuels. Ces hommes blancs seraient donc les oppresseurs de tous les autres.
Beaucoup de catégories identitaires sont arbitraires. Jusqu’en 2018, les peuples asiatiques ont été classés parmi les gens de couleur et, profitant d’une identité d’opprimés, l’accès aux universités leur été facilité. Mais parce que les étudiants d’origine asiatique avaient un très bon niveau et étaient fortement représentés dans les études supérieures, les universités ont décidé de les mettre dans la catégorie « hommes blancs » afin de rendre leur accès aux universités plus difficile. Cela a beaucoup irrité ces personnes d’origine asiatique et accélère la polarisation de la société américaine. Des étudiants asiatiques ont porté plainte contre les universités et leur plainte est devant la cour suprême.
Puisque les terroristes du Hamas sont considérés comme des gens de couleur, beaucoup d’étudiants américains les considèrent comme des opprimés, même s’ils tuent des femmes et bébés israéliens. Cela explique aussi pourquoi une présidente d’université ne voit pas de problème si ses étudiants font un appel au génocide des juifs. Les femmes et bébés tués ont ainsi reçu une identité de « blancs » et les terroristes du Hamas une identité « hommes de couleur ». C’est assez comique, puisque du point de vue racial, les juifs et arabes sont des sémites.
Pour juger les événements du 7 octobre avec davantage de discernement, il faudrait retrouver des catégories de valeurs autres que l’identité et le pouvoir. Le Dieu révélé dans la bible nous enseigne que tous les humains ont la même valeur et qu’il les aime tous. Selon le modèle de Jésus et des prophètes, les chrétiens devraient défendre tous les opprimés, sans distinction d’identité et de race. Pour les chrétiens, l’incitation au meurtre est toujours mauvaise et l’amour du prochain, quelle que soit son identité, est toujours une bonne chose, car cet amour est ancré en Dieu.
Écouter l'émission du 9 février 2024
Le système de santé et la Sécurité sociale dans la société post-pétrole
En août 2022, le président de la République a annoncé « la fin de l’abondance ». A moyen terme, le président a raison, l’Europe importe 75 % de son énergie et beaucoup de produits. Avec la baisse du pétrole disponible sur les marchés mondiaux, la richesse produite baissera, car la richesse produite dépend de l’énergie disponible. Un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, va dans le même sens : nous devrions apprendre à vivre avec moins. Cette baisse des moyens affectera tout le monde, y compris notre système de santé. Dans tous les domaines, nous devrions apprendre ce que Pierre Rabbi appelait « la sobriété heureuse ». Heureusement pour notre système de santé, il existe des pistes prometteuses pour mieux vivre dans une société plus sobre.
La dernière fois, j’ai parlé des études du Dr. Robert Lustig qui démontrent qu’une très forte baisse de consommation de sucre et de fructose réduirait considérablement toutes les maladies du métabolisme comme le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires, le foie gras, l’obésité et certains types de démences. Ces maladies incurables ont un coût considérable pour notre sécurité sociale et pourraient être évitées. La prévention de ces maladies sera indispensable pour bien vivre dans une société plus sobre.
J’ai récemment découvert une autre étude concernant l’alimentation qui permettrait de faire d’importantes économies à la sécurité sociale. De nombreux aliments transformés et repas industriels contiennent des émulsifiants. Les émulsifiants doivent empêcher les graisses et l’eau de se séparer dans les sauces, glaces, gâteaux, entre autres. Les émulsifiants sont donc des molécules qui accrochent d’un côté une molécule de graisse et de l’autre côté de l’eau, ce qui les empêche de se séparer. Si on regarde les molécules d’émulsifiants dans le détail, surtout du côté où elles accrochent la graisse, on voit une ressemblance marquante avec les détergents. Émulsifiants et détergents accrochent les molécules de graisse de la même manière et ont donc aussi des effets semblables dans nos intestins. Avec la plupart des repas industriels, nous mangeons un peu de détergents.
Cela explique pourquoi tant de personnes sont obligées de prendre continuellement des probiotiques pour entretenir leur flore intestinale. Si on est obligé de prendre des probiotiques régulièrement, c’est qu’on mange des choses qui tuent des bactéries régulièrement, car dans des intestins en bonne santé, les bactéries s’entretiennent toutes seules.
Nous savons aussi qu’un microbiote intestinal déséquilibré peut être une cause de maladies inflammatoires, la maladie de Crohn, mais probablement aussi des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression chronique. Ces maladies aussi ont un coût considérable pour la sécurité sociale.
Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus naturel est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à Timothée : Dieu nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions (1 Timothée 6:17). Plus nous nous approchons dans notre alimentation de ce que Dieu nous donne dans la nature, mieux c’est pour notre santé.
Ensuite, Paul écrit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci: votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu? (1 Corinthiens 6:19). Être un enfant adoptif de Dieu est un privilège qui engage à bien prendre soin de son corps. Nous pourrions ainsi vivre une sobriété heureuse et faire baisser le coût de la sécurité sociale.
La fin de l’abondance et l’effet sur le système de santé
Écouter l'émission du 12/01/2024
Nous devons l’abondance de produits et de services à l’abondante offre d’énergie fossile. Quand le coût de l’énergie a augmenté rapidement en août 2022, le président de la République a annoncé la fin de l’abondance, puisque l’abondance est liée au faible coût et à l'abondance d’énergies fossiles. Selon un rapport de RTE, du Réseau de Transport d’Électricité, nous devrions apprendre à vivre avec moitié moins d’énergie jusqu’en 2050, ce qui implique avoir sensiblement moins de moyens. Mais quel expert a pensé à l’évolution de notre système de santé dans ces conditions ?
Concernant l’évolution de l’hôpital, je perçois surtout la volonté des politiques d’investir dans l’intelligence artificielle et des techniques coûteuses et énergivores. Ce n’est pas compatible avec la « fin de l’abondance », ni avec une société dont les moyens seront en baisse.
Heureusement, il existe d’autres voies et de nombreuses bonnes solutions pour notre système de santé. Il existe un potentiel immense d’amélioration de la santé par la prévention. Je ne donne ici que deux exemples, bien étudiés et chiffrés.
Depuis un siècle, le nombre d’heures d’activités physiques par jour a été divisé par cinq puisque nous avons remplacé une grande partie du travail physique par des machines et remplacé les déplacements à pied et à vélo par la voiture. Cette sédentarité est en partie responsable des nombreuses maladies cardio-vasculaires, du diabète et même de la démence. Cependant, si les Français doublaient leur activité physique, par exemple, en marchant 10’000 pas par jour, la branche santé de la Sécu ferait une économie de 8 à 12 milliards d’euros par an.1 Faire des économies d’énergie en marchant davantage et en même temps réduire les besoins du système de santé est une voie vers la société post-pétrole.
Une deuxième solution de prévention part du constat que, depuis deux siècles, nous avons multiplié par 40 la consommation de sucre et de fructose. Le fructose se trouve dans quasiment tous les produits transformés et ultra-transformés. Les cellules de notre corps n’arrivent simplement pas à gérer ces grandes quantités de fructose et sont à l’origine de presque toutes les maladies du métabolisme comme l’obésité, le diabète et l’hypertension. Puisque nous n’avons pas de médicaments pour guérir ces maladies du métabolisme, les malades ont besoin de soins pendant toute leur vie. D’après des études du docteur Robert Lustig, 60 % des dépenses de santé aux États-Unis pourraient être économisées si les Américains divisaient par quatre la consommation de sucre, de fructose et éliminaient les produits ultra-transformés. En France, l’économie pour la sécurité sociale serait d’environ 30 %, étant donné que, depuis des années, la consommation de produits ultra-transformés augmente aussi chez nous.
D’autres méthodes de prévention et de changement du mode de vie, ainsi qu’une réduction de la bureaucratie du système de santé, permettrait les économies nécessaires pour conserver notre système de santé dans la société post-pétrole.
Pour les chrétiens, la prévention de maladies avec un mode de vie plus sain est encouragée par les écritures saintes. L’apôtre Paul dit à l’église de Corinthe : Ne savez-vous pas ceci : que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et que vous n'êtes pas à vous-mêmes ? 2 Être un enfant de Dieu est un privilège qui engage, entre autres, à bien prendre soin de son corps.
L’économie mondiale entre dans l’ère du consommateur ermite
Écouter l'émission du 15/12/2023
Basé sur des données solides, un magazine économique mondialement respecté a publié un article sur le changement d’habitudes de consommation. Traduit en français, l’article s’intitule « L’économie mondiale change d’époque, elle entre dans l’ère du consommateur ermite ». Le journaliste considère cette évolution vers le consommateur ermite comme « socialement pathologique », surtout dans les pays riches.
De quel changement parle-t-on ? Chronologiquement, l’origine du changement des habitudes de consommation se trouve dans la pandémie du Covid-19, notamment dans les pays qui avaient de longs confinements répétés. Pendant les confinements, nous avons pris l’habitude de commander par internet et d’utiliser des « drives » pour récupérer les sacs de commissions sans rencontres humaines. Les services qui permettent du contact humain comme les théâtres, les clubs, les cinémas et les restaurants étaient fermés. Durant les confinements, on n’avait plus beaucoup de relations humaines en dehors de nos 4 murs. C’est cet isolement qui explique le terme « consommateur ermite ».
Deux ans après le début de l’épidémie, par exemple, la fréquentation des restaurants au Japon est de moitié plus basse qu’avant l’épidémie. Malgré avec cette baisse de fréquentation, les restaurants ne trouvent pas assez de personnels pour servir les clients parce que de moins en moins de personnes veulent travailler dans les métiers au contact avec du public. A la place des services avec du contact humain, les gens achètent plus d’appareils informatiques et d’équipements de logement.
Il y a 10 ans déjà, plusieurs chercheurs américains avaient constaté que l’individualisme augmentait parmi les étudiants. La pandémie a donc seulement accéléré une tendance existante.
Pour l’avenir de notre civilisation industrielle, ces observations posent deux problèmes majeurs :
Premièrement, pour lutter contre le réchauffement climatique et décarboner l’économie, il faudrait produire et consommer moins d’objets et s’offrir davantage de services impliquant un minimum de relations humaines. Prendre un repas ensemble, dans un restaurant ou ailleurs, nécessite moins d’énergie que de prendre le même repas chacun seul chez soi à la maison. D’une manière générale, ce qu’on fait ensemble est moins énergivore que les activités individualistes.
Deuxièmement, une société toujours plus individualiste perd sa cohésion sociale. Elle ne possède plus de but commun et produit des clans, chacun renfermé dans sa bulle sociale et cognitive. Les autres clans deviennent alors des ennemis, ce qui met la démocratie en péril.
L’essence du message chrétien peut contrer ces deux évolutions menaçant l’avenir de nos jeunes. L’enseignement et l’exemple de la vie de Jésus donnent priorités aux relations humaines, et au moyen de l’exercice du pardon, de la réconciliation et de l’amour du prochain, aide à avoir des relations apaisées. A la fin de leur vie, la plupart des personnes regrettent d’avoir donné trop d’importance aux choses matérielles et pas assez aux relations humaines. Jésus nous montre comment vivre dès aujourd’hui avec les bonnes priorités.
En donnant priorité aux relations humaines, le risque de s’enfermer dans une bulle tribale haineuse diminue aussi considérablement. C’est important pour la préservation de la démocratie.
Notes
1 - Rand Corporation ; The economic benefits of a more physically active population ; Voir aussi Dr. Jean-Luc Saladin
2 - Première lettre de Paul aux Corinthiens 6:19
3 - Institut Othering & Belonging de l'université Berkeley Californie, "Most to Least Segregated Cities" : En 2019, 80% des villes de plus de 200 000 habitants avaient une ségrégation raciale, ethnique, sociale et politique plus importante qu'en 1990. Cette ségrégation augmente la polarisation et la fracture de la société. Stephen Menendian, directeur de l'institut universitaire, conclu: "Ce pays est toujours en piteux état".